Succédant à l’art roman au cours de la seconde moitié du XIIe siècle, l’art gothique est né en Île-de-France et connu un succès fulgurant jusqu’au début du XVe siècle. Bien qu’il soit avant tout religieux, il s’exprime dans des édifices civils ou militaires bénéficiant des innovations techniques qui accompagnent la naissance du style gothique. L’origine ainsi que le contexte historique de l’avènement de cet art vous permettent d’en apprendre davantage sur lui.
Si vous vous intéressez à l’art gothique, poursuivez votre lecture pour découvrir l’histoire qui se cache derrière sa naissance et son évolution. Il vous sera également présenté dans la suite, les principaux domaines d’expression de cet art typique.
Origine et terminologie de l’art gothique
Période de l’art européen, l’art gothique est apparu en Île-de-France et s’étend du milieu du XIIe siècle au début du XVIe siècle. Cette ère est précédée par l’art roman et est suivie par l’art de la Renaissance.
Initialement, il était nommé francigenum opus, qui signifie en français « art français ». Ce n’est qu’au XVe siècle que le terme « gothique » apparu, mais avec une connotation péjorative qui a fini par disparaître par la suite.
En ce qui concerne la terminologie « art gothique », elle apparaît sous la plume d’un grand nombre d’écrivains italien, au XVe siècle, pour désigner toutes les réalisations artistiques, effectuées entre l’Antiquité et la Renaissance, et ayant une forte connotation péjorative. Plus tard, celle-ci perd cette connotation et finit par être restreinte à la seconde partie du Moyen-Âge, et ce, durant les XVIIIe et XIXe siècles.
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Contexte historique
L’art gothique est un art urbain qui a vu le jour eu 12e siècle et notamment au Moyen-Âge, pendant que les activités commerciales étaient en pleine expansion. Dans le but de faire l’étalage de la richesse de leur ville, les bourgeois ainsi que les marchands se sont associés pour construire des édifices religieux et surtout de grandes cathédrales, qui étaient de plus en plus haute, avec une nef de plus en plus grande.
Les premiers édifices gothiques sont multiples. L’abbaye de Saint-Denis, élaboré par l’abbé Suger, est la première construction gothique. Considérée comme l’œuvre original de l’architecture gothique, la Cathédrale de Sens est la première cathédrale gothique.
L’évolution de l’art gothique s’est étendue sur plusieurs siècles. Il s’est d’abord illustré en France et précisément dans la région de l’Île-de-France, qui entoure Paris. Il existe quatre phases de l’art gothique :
- Phase de transition ou gothique primitif : 1130-1230
- Gothique de base ou gothique classique : 13e siècle
- Gothique rayonnant : 14e siècle
- Gothique flamboyant : 15e siècle.
Tout au long de ces phases, les principes de bases employés étaient pratiquement les mêmes. Cependant, il y a quand même eu des évolutions, qui étaient marquées par des caractéristiques spécifiques comme la forme des ouvertures, les décorations, la taille des édifices et autres, etc. En plus de cela, toutes les premières constructions gothiques ont des caractéristiques qui sont non seulement romanes, mais aussi gothiques. Toutefois, les traces romanes finissent par disparaitre pour laisser le champ libre aux normes gothiques.
Au 14e siècle, la construction de grandes cathédrales a freiné, car durant cette époque, la guerre de Cent Ans et la peste noire faisaient souffler un vent de misère. C’est quand même pendant la phase du gothique rayonnant que les fenêtres ont commencé à être de plus en plus haute.
Au 15e siècle et précisément à l’époque du gothique flamboyant, les architectes ont commencé à sublimer les façades ainsi que les contours des fenêtres avec de petits motifs de flammes. Il est ainsi remarquable que les innovations de la phase « gothique flamboyant » sont notamment d’ordre décoratif. Au 16e siècle, l’art gothique a été évincé par le style classique de la Renaissance.
Les domaines d’expression de l’art gothique
L’art gothique se déploie dans une pluralité de domaine. Vous le retrouverez dans l’architecture ainsi que dans la sculpture. Et ce n’est pas tout, il se manifeste aussi dans la peinture et l’enluminure.
L’architecture gothique
Architecture à vocation religieuse, l’architecture gothique repose notamment sur l’utilisation d’un grand nombre d’éléments dont la voûte sur croisée d’ogives formée de deux arcs qui se rencontrent en diagonales. Cette technique permet de gagner en élévation et de d’ouvrir plus largement les murs avec des vitraux colorés.
En plus de la voûte sur croisée d’ogives, les bâtisseurs gothiques avaient recours à la technique des arcs-boutants pour soutenir le poids des voûtes. Cet élément en forme de demi-arc repose sur un contrefort et soutient le mur où s’exercent les plus fortes poussées des voûtes. L’arc-boutant est généralement surmonté par un pinacle, qui est à la fois ornemental et structurel.
La sculpture gothique
Caractérisée par l’attention qu’elle porte à la réalité, la sculpture gothique s’émancipe du cadre architectural, passe su relief au ronde-boss et gagne en dimension. Elle peut facilement s’intégrer dans des programmes de grand ensemble comme les portails de cathédrales. En plus de cela, la sculpture gothique peut également être un objet autonome avec l’expansion d’une statuaire de dévotion accompagnant un rapport au divin plus personnel.
La peinture gothique
L’art gothique ne s’exprime pas que dans l’architecture gothique et la sculpture gothique. Il se manifeste aussi dans la peinture gothique. Dans les constructions religieuses, le programme vitré remplace le mur peint.
Par contre, dans le domaine de la peinture de manuscrits, une nouvelle production apparait et s’émancipe des conventions de l’art roman. Elle tend vers une représentation plus réaliste des objets, tout en accordant une plus grande place aux sujets profanes. L’évolution de la peinture gothique est perceptible dans le retour du portrait comme celui du roi de France Jean le Bon.
L’enluminure gothique
Une enluminure est une décoration exécutée à la main et ornant un manuscrit. Au XIVᵉ siècle, la taille des livres est réduite et les psautiers, premiers livres liturgiques destinés à être mis entre les mains des profanes, seront pour la miniature gothique ce que la bible a été pour la miniature romane. Les livres enluminés sont exclusivement réalisés pour l’aristocratie, le clergé et la bourgeoisie. Ils deviennent en quelque sorte de véritables objets de luxe à l’époque, car ils étaient destinés à une élite intellectuelle de la société de l’époque.
Nous voici donc à la fin de la présentation de l’histoire et de l’évolution de l’art gothique. On espère que les informations fournies dans cet article vous ont permis d’en apprendre davantage sur cet art typique et sur les principaux domaines dans lesquels il se manifeste généralement.
