Considérée comme étant la pandémie la plus meurtrière du Moyen-âge, la peste noire, encore appelée la mort noire à l’époque, a bouleversé tout un continent et fragilisé l’économie de plusieurs pays. De plus, cette maladie endémique a engendré une dépression démographique considérable et bouleversé les comportements sociaux.
Pour éradiquer ce mal qui a causé tant de désastres, un personnage légendaire apparu. Il s’agit du médecin de la peste, une figure mythique de l’histoire de la médecine qui s’habillait d’une manière particulière.
Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur cet acteur qui a marqué l’histoire de la peste noire.
L’histoire de la peste noire
Les origines
Ayant sévi à la fin du Moyen-âge et précisément au XIVᵉ siècle, l'épidémie de la peste noire a tué des millions de personnes en Eurasie et en Afrique du Nord. Après avoir engendré un véritable carnage en Chine et en Inde, elle atteint l’Europe en 1347, en transitant par le bassin méditerranéen. En effet, un bateau a débarqué ses marchandises au port, mais aussi des rats et autres rongeurs infestés de puces porteuses de la peste bubonique.
Par ailleurs, après leurs batailles contre les Mongols à Caffa, les Italiens la ramenèrent aussi sur le continent. Par conséquent, les pèlerins ainsi que les marchands sont les principaux vecteurs de transmission de cette bactérie et principalement via la route de la soie.
Cette pandémie, à la mortalité diabolique, a ravagé l’Europe durant 5 ans environ, au point où les gens lui attribuèrent une cause religieuse. En effet, plusieurs personnes la considéraient comme une punition divine. Cependant, à la fin du XIXᵉ siècle, les médecins finirent par identifier le bacille de la peste.
Les symptômes
Les cas de peste se manifestaient de trois manières différentes. D’abord, il y avait la peste bubonique provoquant des boutons purulents. Transmise par le rat, cette dernière est la forme la plus spectaculaire. Les contaminés avaient d’abord :
- De la fièvre ;
- Des maux de tête ;
- Des frissons et
- Des courbatures.
Ensuite, des boutons apparaissent à l’endroit de la morsure, puis au niveau des aisselles, à l’aine et au cou. Les personnes qui en étaient atteintes mourraient au milieu de vomissement de sang et de tremblement de fièvre.
La seconde forme est la peste pulmonaire. Elle s’attaque aux poumons et entraîne l’asphyxie. Cette dernière est transmise par humains et par simple inhalation. Enfin, la dernière est appelée peste septicémique, puisqu’elle infecte le sang et favorise l’apparition de taches noires sur la peau.
La mort survenait au bout de 3, voire 5 jours après l’apparition des premiers symptômes et environ 20 jours après la contamination. Pendant de nombreuses années, la population était démunie face à la peste noire. En Europe, la croissance démographique ne va reprendre qu’à partir du XVIᵉ siècle.
Qui étaient ces médecins de la peste ?
Les origines et fonctions de ces médecins
En 1347, le pape Clément VI fait appel à plusieurs médecins afin qu’ils puissent assister les malades d’Avignon durant la peste noire. Il s’agit des médecins de la peste. Ces derniers étaient des fonctionnaires spécialisés dans le traitement de la peste bubonique. Durant cette période triste de l’histoire, ces professionnels de la santé assuraient plusieurs fonctions.
D’abord, ils soignaient les pestiférés, enterraient les morts et recensaient le nombre de cas dans les villes et les villages. En plus de cela, ils étaient autorisés à pratiquer des autopsies dans le but de découvrir la cause exacte du mal et sa thérapeutique.
Par ailleurs, les médecins de la peste jouent aussi le rôle d’agents testamentaires. En effet, ces agents de la santé écoutaient et conseillaient le patient. Ils respectaient également les dernières volontés des malades. Ainsi, au Moyen-âge, les médecins de la peste jouaient le rôle d’agent de la santé publique et celui d’exécuteur testamentaire.
Les méthodes de soin
En ce qui concerne les méthodes utilisées par les médecins de la peste pour endiguer la progression de la maladie, elles sont douteuses, dangereuses et invalidantes. En réalité, ces derniers recouvraient les bubons avec des excréments humains. De plus, imprégnés par la théorie des humeurs d’Hippocrate, ces médecins pratiquèrent la saignée et l’ablation des bubons pour pouvoir drainer le pus.
Ils plaçaient même des grenouilles sur les bubons dans le but de rééquilibrer les humeurs. De plus, les médecins de la peste utilisaient une baguette pour examiner les patients ou une pince à longue manche pour les opérer à distance.
Les médecins célèbres
On ne saurait parler du rôle des médecins de la peste, sans évoquer le nom de ceux qui sont connus. Au nombre des professionnels de la santé, qui ont mis leur savoir-faire à la disposition de la population pour freiner cette pandémie, figure Nostre-dame, dit Nostradamus.
Ce médecin a conseillé d’éliminer les cadavres infectés, de ventiler les maisons avec de l’air frais, de boire de l’eau propre, et même du jus de cynorrhodon. Ce dernier a aussi recommandé de ne pas saigner le patient. D’autres médecins ont inscrit leur nom dans l’histoire. Il s’agit de :
- Guy de Chauliac ;
- Giovanni de Ventura ;
- Niall Ó Glacáin ;
- Paracelse ;
- Ambroise Paré ;
- Jean Bauhin, etc.
Le costume complet du docteur de la peste
Dans l’Europe du XVIIᵉ siècle, les médecins de la peste portaient un costume assez particulier. En effet, ces derniers se couvraient de la tête aux pieds et portaient un masque doté d’un long bec d’oiseau. L’invention de costume est attribuée à Charles Delorme, un médecin français officiant dans les cours. Voici une brève description du docteur de la peste.
Les masques à bec de la peste noire
Très connu, le masque à bec est considéré comme le principal symbole de la peste noire et celui des soignants. C’est la raison pour laquelle, ceux-ci sont d’ailleurs surnommés « docteurs becs ». Le masque a été conçu, car les gens croyaient que la peste se propageait dans un air toxique, qui est lui-même l’un des principaux vecteurs de la maladie. La contagion était rapide et difficile à éradiquer.
En réalité, cette hypothèse émane du fait que la contamination de grande peste se déroulait dans des endroits renfermés et confinés. On estimait que certains parfums avaient la capacité de désinfecter les miasmes et de lutter contre la pollution de l’air. Le simple fait de respirer certaines odeurs pourrait empêcher de respirer la maladie.
C’est ainsi que Charles Delorme invente ce masque avec un bec pour protéger les médecins de la peste. Ayant des airs d’oiseaux, ces masques étaient très inhabituels. Les médecins portaient des lunettes et un masque allongé en forme de bec mesurant environ une dizaine de centimètres. Il était percé de deux trous, un de chaque côté des narines, pour pouvoir respirer.
Cette invention est utile, car on la remplissait d’épices et de quelques herbes aromatiques comme la cannelle, le clou de girofle ou le camphre. Celles-ci sont tassées dans le bec, où trempent des éponges qui seront placées dans le nez du masque. En outre, les médecins de la peste remplissaient leur masque à bec de thériaque, un célèbre contrepoison provenant de la Rome antique et composé de plus de 55 herbes médicinales et de poudre de peau de vipères, de cannelle, de myrrhe et de miel.
De cette manière, le médecin arrive à supporter l’odeur de la mort et à neutraliser l’air empoisonné. Le bec du masque devait être suffisamment long pour que l’air puisse se purifier en passant par les herbes, avant d’accéder aux poumons et aux narines des soignants. Le masque avait à bec avait deux fonctions essentielles. D’abord, il était destiné à protéger de la contamination. Ensuite, il permettait de limiter la propagation de la peste.
Le reste de l’uniforme du docteur de la peste
Au XIV, le costume des médecins de la peste n’était composé que d’un masque à bec semblable à une tête de corbeau. `À cette époque, les agents de la santé publique le portaient sans vêtement spécifique. Il a fallu attendre 1619 pour que Charles Delorme, invente un uniforme dit complet. Conçu avec du cuir, ce vêtement recouvre le corps tout entier et sert à protéger du fléau de la peste.
Le costume se compose d’un manteau cape en cuir recouvert de cire parfumée, d’une culotte reliée à des bottines et d’une chemise rentrée dans la culotte. En plus de cela, l’uniforme est agrémenté avec quelques accessoires utiles comme une tunique en peau, d’un chapeau haut de forme et de gants en cuir de chèvre.
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Tous ces éléments constitutifs de l’uniforme sont imprégnés de parfum aromatique permettant de protéger l’air putride. Initialement utilisé à Paris, cet uniforme a fini par être adopté dans toute l’Europe.
Le médecin de la peste est aussi équipé d’une baguette en bois. Différentes des baguettes magiques des fées ou de Harry Potter, celle des soignants permettait d’examiner les pestiférés, et ce, sans les toucher. La baguette du médecin de la peste permet aussi de repousser ou de tenir tous les intrus à distance.
Sans le savoir, Charles Delorme a découvert, de façon empirique, une solution qui permet de se protéger contre la maladie. Toutes les pièces constitutives du costume sont en cuir et parfaitement ajustables les unes aux autres. L’uniforme représente ainsi une cuirasse impénétrable pour les puces. Cependant, ce mode de transmission était inconnu à l’époque. Les médecins ignoraient qu’il fallait se défendre contre les puces.
Nous espérons que cet article sur les médecins de la peste vous a permis d’en apprendre davantage. Envie de vous mettre dans la peau de ces médecins ? Laissez-vous séduire par nos uniformes composés de vêtements en cuir et d’un masque à bec.